Comment j’ai été rattrapée par le stress des notes

Jusqu’ici, je m’étais toujours dit intellectuellement que les notes de mes enfants n’auraient pas d’importance. Je me souviens avoir lu dans le livre de Shefali Tsabary « The awakened family » (malheureusement non traduit en français) un des mythes qu’elle remet en cause sur la parentalité : le mythe  qui dit « un bon enfant est au-dessus de la courbe ». J’avais survolé ce chapitre, pensant que cela concernait uniquement les parents exigeants, très attachés à la réussite de leurs enfants. Je ne croyais pas être cette mère là.

Jusqu’au jour où mon fils est rentré en CP. Et a eu sa première note : 1,5/5. Je me souviens très bien de ma réaction en découvrant cette note : un figement, une angoisse aigue et un sentiment de honte se sont diffusés dans mon corps. Des peurs sont montées : mon fils ne va pas y arriver, je n’ai pas bien fait mon travail de parent, mon fils est nul, etc… Je me suis mis alors à mettre la pression sur mon fils pour qu’il fasse assidument ses devoirs et qu’il ait de meilleures notes. Heureusement, mon mari, sage bouddhiste à ses heures, m’a aidé à relativiser et à calmer mon angoisse face à mon fils.

En allant voir la maîtresse, elle m’a expliqué que ces notes n’étaient pas transmises aux élèves (mon fils est dans une école Montessori). C’était simplement pour les parents afin qu’ils puissent voir la progression de leurs enfants. Et qu’il n’y avait pas de problème avec mon fils, qui était motivé et qui allait à son rythme. J’avais donc fait une montagne de cette note avec mes propres peurs.

En regardant à l’intérieur de moi, j’ai réalisé que cela parlait de moi, de mon expérience d’enfant à l’école. J’avais été ce qu’on appelle une « bonne élève » toujours dans les premières de la classe. Pour une part de moi-même, ne pas être parmi les meilleures n’était pas acceptable. Egalement, dans ma famille, j’étais vu comme l’intello et je me valorisais à travers mes notes. J’avais senti la satisfaction de mes parents à mes bons résultats et je me sentais aimée à travers mon excellence.

Une fois adulte, ce syndrome de la bonne élève qui doit réussir et être au-dessus des autres m’a poursuivie longtemps, avant que je ne fasse un travail personnel sur moi. Je croyais avoir réglé le problème et m’étais persuadée que je ne mettrais pas la pression à mes enfants pour leur réussite scolaire.

Sauf que cette note de mon fils m’a montré que j’avais encore du chemin à faire. J’ai réalisé que pour une part de moi-même, c’est perçu comme un danger de ne pas avoir des notes excellentes. Pour cette part, ne pas être bonne élève, est un risque de ne pas être reconnue et aimée. Cette part jeune de moi-même avait besoin d’être rassurée sur l’amour inconditionnel qu’elle peut recevoir. En fait, elle était restée bloquée dans le passé et j’ai pu créer un lien avec elle, et lui assurer de mon amour inconditionnel pour elle.

Une fois cette part apaisée, de l’espace s’est dégagé pour que je puisse ouvrir mon cœur et me connecter à mon être profond. J’ai vu alors que mon fils a beaucoup de ressources, que c’est un enfant est très curieux du monde qui l’entoure. Simplement, il n’est pas scolaire et s’intéresse davantage aux choses pratiques que théoriques. Et j’ai senti à l’intérieur de moi la confiance qu’il trouvera sa place dans le monde avec ses talents, qui fait l’être unique qu’il est.

Je suis à présent en chemin pour accepter mon fils tel qu’il est. Et pour ne pas lui transmettre mon angoisse de performance, qui m’appartient en propre. Je sais que ce chemin ne sera pas aisé mais qu’il en vaudra la peine, pour moi et pour lui. Mon fils est mon maître spirituel sur ce chemin. Je lui en suis très reconnaissante.

Et vous, comment vivez-vous les notes ou évaluations de votre enfant à l’école ? Je serais honorée de lire vos réponses.


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2 réflexions au sujet de « Comment j’ai été rattrapée par le stress des notes »

  1. Personnellement c’est d’une autre façon que j’ai été rattrapée par mon histoire : lorsqu’il a fallut aller à la rencontre des enseignants pour exprimer un besoin spécifique, formuler une demande. Aïe, aïe, aïe ! Oser se faire remarquer et croire en leur bienveillance… Nos 4 enfants s’y sont tous mis pour nous inviter à grandir !

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